Ravages

Leduc, violette
«j'écrivais partout je ne veux pas qu'on me quitte», raconte thérèse à marc en évoquant les années qui ont suivi sa rupture avec cécile - et elle décide ce jour-là que marc ne la quittera plus. ils se quitteront pourtant. le drame de thérèse, c'est que le besoin même qu'elle a de leur présence la sépare de ceux qu'elle aime et la condamne à les perdre - elle exige de les posséder sans réserve, elle les dispute farouchement au sommeil, à la vie, au reste du monde, à eux-mêmes - mais ce qu'elle cherche en eux, c'est autre chose qu'eux : le bonheur des jeunes années où sa mère lui appartenait tout entière, l'ivresse qu'elle connut adolescente dans les bras d'isabelle, et aussi cet enfant que la tyrannie maternelle lui a interdit de jamais mettre au monde - elle réclame d'eux la sécurité et l'extase, une union absolue et un dépassement infini, le passé perdu, l'avenir défendu, l'impossible. déçue, inassouvie, elle refuse de transiger : puisqu'elle échoue à tout avoir d'eux, et par eux à avoir tout, elle choisit de n'avoir rien : elle dédaigne ce qu'ils lui offrent : la générosité de cécile la laisse aussi insatisfaite que l'avarice de marc. en face de l'une et de l'autre, elle est seule. si bien que l'unique salut pour elle, c'est d'assumer finalement la solitude.
Manquant sans date
EAN 9782070238330
Éditeur GALLIMARD
Collection Blanche
Date de parution 03/05/1955
Format 20.30 cm x 14.00 cm x 0.30 cm
Nombre de pages 320
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